Tu remarques parfois chez ton enfant des difficultés à se concentrer ou une agitation inhabituelle ? Peut-être as-tu toi-même du mal à maintenir ton attention sur une tâche, même lorsqu’elle te passionne ? Ces signes pourraient évoquer un TDAH ou un TDA. Lors de mes consultations avec des parents inquiets, je constate souvent une confusion entre ces deux termes. Tout au long de ce texte, je t’explique clairement les différences entre TDAH et TDA, leurs manifestations et les solutions thérapeutiques qui ont fait leurs preuves.

Ce qu’il faut retenir :

  • Le TDA (trouble déficit d’attention sans hyperactivité) est désormais considéré comme un sous-type du TDAH
  • Le diagnostic repose sur l’observation de symptômes persistants dans différents contextes de vie
  • Les approches thérapeutiques combinent souvent médication, thérapies comportementales et aménagements pratiques

Démêler la tapisserie du TDAH : comprendre les différences

Le terme ADD (Attention Deficit Disorder) ou TDA en français correspondait autrefois à un trouble caractérisé par des difficultés d’attention sans manifestation d’hyperactivité. Aujourd’hui, la communauté scientifique utilise principalement le terme TDAH (Trouble Déficit d’Attention avec ou sans Hyperactivité) comme terme générique, avec différentes présentations cliniques.

Lors d’une conférence sur les neurosciences que j’ai animée l’an dernier, plusieurs participants m’ont confié leur soulagement de comprendre enfin cette évolution terminologique. Le TDAH est désormais classifié en trois présentations distinctes selon le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) :

  • Présentation à prédominance inattentive (anciennement TDA)
  • Présentation à prédominance hyperactive/impulsive
  • Présentation combinée (inattention et hyperactivité)

Cette nouvelle classification reconnaît que le trouble peut se manifester de façon très variable selon les individus. L’ancien terme “ADD” reste parfois utilisé dans le langage courant, particulièrement aux États-Unis, mais il n’est plus considéré comme une entité distincte dans la littérature médicale actuelle.

Pour clarifier davantage : le TDA correspond aujourd’hui au TDAH à présentation inattentive prédominante. Cette présentation touche environ 30% des personnes diagnostiquées avec un TDAH, avec une prévalence légèrement plus élevée chez les filles et les femmes.

Reconnaître les symptômes : quand s’inquiéter ?

La difficulté du diagnostic réside souvent dans l’identification précise des symptômes, qui peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre. Je me souviens de Julie, une patiente de 31 ans, venue me consulter après des années de difficultés professionnelles : “J’ai toujours pensé que j’étais simplement distraite ou paresseuse, jamais je n’aurais imaginé un TDAH car je ne suis pas hyperactive.”

Dans le TDAH à prédominance inattentive (ancien TDA), les principaux signes incluent :

  1. Des difficultés à maintenir son attention sur une tâche
  2. Une tendance à oublier ou perdre des objets importants
  3. Des problèmes d’organisation et de planification
  4. Une difficulté à suivre des instructions précises
  5. Une propension à éviter les tâches exigeant un effort mental soutenu

À l’inverse, le TDAH avec hyperactivité se caractérise par :

  • Une agitation motrice excessive (difficulté à rester assis, besoin de bouger)
  • Une impulsivité marquée (interruption des autres, difficultés à attendre son tour)
  • Une tendance à parler excessivement
  • Des comportements parfois risqués sans réflexion préalable

Le diagnostic ne peut être posé qu’après observation de symptômes persistants depuis au moins six mois, présents dans différents contextes (école, maison, travail) et entraînant une gêne significative. L’âge d’apparition des symptômes (avant 12 ans) est également un critère important.

Diagnostiquer le TDAH aujourd’hui : où en sommes-nous ?

Le diagnostic du TDAH repose sur une évaluation clinique approfondie et non sur un simple test ou questionnaire. En France, selon la Haute Autorité de Santé, la prévalence du TDAH est estimée entre 3,5% et 5,6% des enfants d’âge scolaire, avec une persistance à l’âge adulte dans 60% des cas.

Le parcours diagnostique implique généralement :

Une consultation avec un professionnel spécialisé (psychiatre, neuropédiatre, neuropsychologue) qui recueillera les antécédents médicaux et familiaux. Les comorbidités sont fréquentes : troubles anxieux, troubles de l’humeur, troubles du sommeil peuvent coexister avec le TDAH, complexifiant parfois le tableau clinique.

Des questionnaires standardisés sont souvent utilisés, comme les échelles de Conners ou la BRIEF (Behavior Rating Inventory of Executive Function). Un bilan neuropsychologique complet permet d’évaluer précisément les fonctions exécutives, l’attention et la mémoire de travail.

Il est essentiel de comprendre que le TDAH n’est pas lié à un manque d’intelligence ou à une mauvaise éducation. C’est un trouble neurodéveloppemental dont les causes sont principalement biologiques et génétiques.

Interventions thérapeutiques : trouver son chemin

La prise en charge du TDAH s’articule généralement autour d’une approche multidisciplinaire. Dans ma pratique, j’ai observé les meilleurs résultats lorsque différentes approches sont combinées et personnalisées.

Les traitements médicamenteux peuvent inclure des psychostimulants (méthylphénidate) ou des non-stimulants (atomoxétine). Ces médicaments agissent sur les neurotransmetteurs cérébraux impliqués dans l’attention et le contrôle de l’impulsivité. L’efficacité varie selon les individus, nécessitant souvent des ajustements de dosage.

Les thérapies comportementales et cognitives offrent des stratégies concrètes pour gérer les symptômes au quotidien. Elles peuvent inclure :

  • Des techniques de gestion du temps et d’organisation
  • Des stratégies de pleine conscience pour améliorer l’attention
  • Des exercices pour renforcer les fonctions exécutives
  • Des méthodes de résolution de problèmes

Pour les enfants, la mise en place d’aménagements scolaires appropriés est souvent cruciale : temps supplémentaire pour les examens, placement stratégique en classe, décomposition des tâches complexes.

Les approches complémentaires comme la thérapie par le jeu, l’activité physique régulière et une alimentation équilibrée peuvent également contribuer à une meilleure gestion des symptômes.

Questions fréquentes

Le TDAH, est-ce une maladie ?

Le TDAH n’est pas une maladie mais un trouble neurodéveloppemental. Il s’agit d’une différence dans le fonctionnement cérébral, particulièrement au niveau des fonctions exécutives et de la régulation de l’attention. Cette différence neurologique est largement influencée par des facteurs génétiques.

Le TDA peut-il évoluer vers un TDAH avec hyperactivité ?

Les manifestations du TDAH peuvent évoluer avec l’âge, mais il est rare qu’une personne développe soudainement de l’hyperactivité si elle présentait initialement uniquement un déficit d’attention. L’hyperactivité tend plutôt à diminuer avec l’âge, se transformant souvent en agitation interne ou sentiment d’impatience chez l’adulte.

Comment savoir si je dois consulter pour un possible TDAH ?

Si tu remarques des difficultés persistantes d’attention, de concentration ou d’organisation qui impactent significativement ta vie quotidienne, professionnelle ou sociale, consulter un spécialiste peut être bénéfique. Un diagnostic précoce permet une prise en charge adaptée et améliore considérablement la qualité de vie.