J’ai l’impression de bosser jour et nuit

Des courses au travail, des devoirs aux petits rituels de coucher, des préparatifs de repas aux lessives de nuit, j’ai l’impression de bosser du matin au soir et du soir au matin. Avec ça mes enfants ne sont pas contents et moi je n’en peux plus. Essayer de prendre un bain pour me détendre ? Voilà que la seconde vient m’imposer de s’y glisser. Je peste mais n’ai plus la force de me battre, elle n’est même pas contente de la fleur que je lui fais… résultat tout le monde est fâché et moi je doute d’être une bonne mère, une bonne maitresse de maison, une bonne épouse…
Suis-je donc si compliquée ?
Mélanie, 38 ans

Par Vanessa Greindl, psychanalyste

Chère Mélanie, devriez-vous, pour être une bonne mère, épouse, maitresse de maison, être parfaite sur tous les plans absolument ? Devriez-vous tout faire, tout accepter, être à toutes les places, tout le temps ? Et par là même à aucune place à la fois ?
Ou pourriez-vous vous permettre de mettre certaines limites à vos enfants, collègues, et famille ? Et à vous-même ! Pourriez-vous vous arrêter avant la nuit ?

Agir partout et en permanence, serait-ce rassurant ? Tout accepter pour que chacun soit content. Serait-ce prendre sur vous le « malheur » ordinaire de tous ? Le chagrin de votre seconde qui se voit avec vous dans le bain, la fatigue de votre collègue qui demande votre soutien…

L’existence est émaillée de désaccords, de contrariétés, de contraintes d’espace et de temps, avec lesquelles les enfants, mais aussi collègues, amis et famille auront à composer… Leur épargner cela, Mélanie ? Serait-ce la bonne mère, collègue et épouse que vous vous représentez ? Gommer vos intentions, vos envies, vos idées au profit de l’idée du moment de votre fille, et de tant d’autres ? Pensiez-vous pouvoir épargner à votre entourage ces petits drames de tous les jours, cette perte nécessaire, cette condition humaine ?

Un enfant veut tout, et même plus, un collègue, même bien intentionné, s’appuiera sur celui qui en fait trop, une famille se repose là où tient le pilier… Vos limites, vos états d’âmes, et vos ides ont une place, qui suppose la contradiction, le conflit, la limite des uns comme des autres.

Vous semblez en lutte avec vous-même plutôt que claire dans votre intention face à vos proches … Serait-ce ce que vous appelez compliquée ? Certes, peut être difficile à comprendre pour une enfant, qui sent que vous dites non de tout votre corps lorsqu’elle entre dans votre bain, mais que vous dites oui en même temps, la bouche en cœur…

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Des courses au travail, des devoirs aux petits rituels de coucher, des préparatifs de repas aux lessives de nuit, j’ai l’impression de bosser du matin …